• Chapitre 2

    A la fin du morceau, tout le monde se leva, et on ouvrit les portes de la chapelle. Une fois dehors, Léo respira profondément. On étouffait dans cette putain de chapelle. Lui non plus n’avait pas pleuré. Quand un baiser se déposa sur sa joue sèche, il sursauta, surpris. Bérangère, sa belle-sœur, s’était approchée, et tenait encore son petit Jean dans les bras. Le marmot bavouilla en direction de son oncle, un large sourire sur sa frimousse. Gêné, par le plus grand des mystères, Léo se retourna vers la mère du petit. Elle lui sourit faiblement.

    -Bonjour Léo. Tu tiens le coup ?

    -Ouais. Qu’est-ce que tu veux ?

    -Oh, arrête, hein. Me saute pas a la gorge, je ne t’ai rien fait, moi.

    -Pardon. Heu… L’émotion.

    Bérangère le regarda avec un air de compassion écœurante. Trop niaise, la belle-sœur.

    -Je comprends. Et… Viens avec moi dans le petit salon, a coté de la chapelle. Grégoire veut te parler.

    -Quoi, la, maintenant ? Mais y’a tout le monde…

    -Arrête, Léo. On sait tous les deux que tu t’en fous, des autres et de leur pitié. Viens.

    Vaincu, le jeune homme n’eut pas d’autre choix que de suivre la femme de son ainé dans la pièce adjacente à la petite chapelle. Bérangère lui tint la porte vitrée, et il entra dans un petit salon avec des meubles tout en osier, des rideaux de lin blanc tirés et une forte odeur de chat. Assis sur l’un des deux canapés, Géraldine et Jacques, ses parents, se regardaient en silence. Sur l’autre canapé, Grégoire avait les mains jointes sur ses genoux, et le front soucieux. Quand il vit son jeune frère entrer, il tapota le coussin a ses cotés.

    -Assieds-toi, Léo.

    -Oui merci, je supporte bien, et toi ? répliqua durement le jeune homme.

    -Comme si ca t’avais fait quelque chose. Assis.

    Ca alors. Grégoire se prenait le chou avec lui. Une grande première, lui qui esquivait si bien ses attaques, d’ordinaire. Léo finit par poser de mauvaise grâce ses fesses sur le canapé, et fit face à ses deux parents. Sa mère avait les joues trempées par ses larmes, et le regard de son père flottait dans le vide, comme si plus rien n’importait. Grégoire se racla la gorge.

    -Donc, Léo, papa, maman et moi avons quelque chose à t’annoncer…

    Ca puait l’embrouille.

    -Comme tu le sais, je vis a Shanghai, et donc… J’ai quelques problèmes à régler concernant nos neveux. Je ne peux pas les prendre avec nous, ils seraient trop dépaysés, et puis l’école est hors de prix.

    Grégoire désigna leurs parents de la main.

    -Et tu sais comme moi que Papa et Maman ne sont plus en état de s’occuper d’enfants. Aussi…

    Ding, ding, ding, alerte à l’embrouille dans l’unité centrale. Ce qui allait suivre n’allait pas lui plaire.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :